Advanced Search
Your search results

L’Hebdo du 27/05/14 : L’Espagne récompensée pour ses efforts !

Posted by Maccibacci on mai 27, 2014
0

L’Hebdo du Mardi 27/05/1

Décryptages de la semaine :

L’Espagne récompensée de ses efforts

S&P a relevé la note du pays à BBB, grâce au succès de ses réformes structurelles et à un marché de l’emploi qui devrait se reprendre. Preuve que l’austérité finit par payer.

Qui eut cru que l’Espagne deviendrait le bon élève de la zone euro, alors qu’il y a tout juste deux ans le pays, en pleine crise bancaire, demandait l’aide de ses voisins ? Ce matin, l’agence Standard and Poor’s a relevé d’un cran la note du pays de BBB- à BBB, confirmant le flot de bonnes nouvelles dévoilées par l’Espagne depuis quelques semaines.

Ainsi, Madrid se distingue clairement désormais des autres « périphériques », tant du côté des nouvelles macroéconomiques que sur les marchés : alors que le Portugal, la Grèce et l’Italie ont affiché la semaine dernière un PIB pour le premier trimestre en territoire négatif, l’Espagne a surpris positivement en dévoilant une croissance de 0,4%, soit la meilleure performance de la zone euro derrière l’Allemagne.

D’ailleurs, si le marché obligataire des Etats du Sud subit quelques tensions depuis la publication des PIB, l’Espagne est le pays qui a le moins souffert (hausse de ses rendements de 19 pb de base contre plus de 30pb pour l’Italie ou le Portugal). « À 3% à peine, la dette espagnole est actuellement à un niveau historiquement bas.

On observe d’ailleurs le retour d’une corrélation positive entre le taux espagnol et le taux allemand, les deux courbes évoluant de plus en plus de concert. C’était le cas avant l’éclatement de la crise en 2008 et l’avènement du risque ‘pays’ » explique Pierre-Yves Domeneghetti, directeur de la salle des marchés de BBVA.

Hier le pays annonçait qu’il avait déjà effectué plus de la moitié de son programme d’émissions annuel, profitant des bons rendements offerts sur les marchés depuis le début de l’année.

L’agence de notation justifie quant à elle sa décision par des perspectives de croissance meilleures que prévu sur les deux prochaines années : selon elle, le PIB devrait progresser de 1,6% entre 2014 et 2016 contre une estimation initiale de 1,2%. Une conséquence directe des réformes structurelles mises en place par le pays depuis 2010, et notamment sa réforme du marché du travail. Celle-ci a déjà permis une certaine amélioration du marché de l’emploi, notamment dans le secteur du tourisme mais également dans l’industrie et les secteurs non marchands. « Les réformes mises en place pour assouplir les horaires d’ouverture, la libéralisation des contrats temporaires ont notamment permis de soutenir l’économie espagnole », explique l’agence. Le pays a également réussi à restaurer sa compétitivité, grâce à une baisse du coût du travail de 8% depuis 2009, soit le plus fort ajustement des Etats de la zone euro (à l’exception de l’Irlande et la Grèce). Ce qui a permis à l’Espagne de regagner des parts de marchés à l’export, malgré l’appréciation de la monnaie unique. Ainsi pour la première fois depuis son entrée dans l’UE, le pays a affiché l’an dernier une balance courante excédentaire.

Cependant, note l’agence, la baisse des revenus réels a ralenti le processus général de désendettement du pays : si selon la Banque d’Espagne, l’endettement des ménages et des entreprises a diminué de 25% entre 2010 et 2013, il culmine encore à 206% du PIB, tandis que l’endettement public a augmenté de 30% et culmine à 92%.

Bilan: l’endettement général du pays atteignait 300% du PIB sur le dernier trimestre de 2013. La croissance des exportations devrait cependant progressivement aider le pays à diminuer son endettement, même si à court terme le processus de deleveraging pourrait peser sur la demande intérieure, d’autant que l’inflation risque de rester basse très longtemps.

Le pays devrait donc atteindre son objectif de déficit de 5,5% cette année estime S&P, même s’il devra prendre des mesures supplémentaires pour le ramener à 4,2% et 2,8% du PIB les deux prochaines années. L’endettement public espagnol devrait également augmenter jusqu’en 2017 pour atteindre 93% du PIB contre 88% actuellement.

La perspective espagnole est stable selon l’agence, qui semble donc plutôt confiante pour l’avenir du pays. Si le marché du travail s’améliore (le taux de chômage est encore situé à 25,9% et représente l’une des principales faiblesses du pays), l’Espagne représentera en tout cas un bel exemple de réussite d’une politique d’austérité et de réforme du marché de l’emploi.

Leave a Reply

Your email address will not be published.

Compare Listings